Seul Suisse sélectionné à la Red Bull Music Academy en 2014, Krizzli se produit ce samedi 18 juillet au Lab du Montreux Jazz Festival. Il livre ici, étincelles plein les yeux, un échantillon de son expérience tokyoïte, et partage ses influences musicales ainsi que ses aspirations. Rencontre chaleureuse avec ce passionné de musiques électroniques!
Tu fais maintenant fraichement partie des Alumni de la RBMA à laquelle tu as participé en novembre dernier à Tokyo. On se rencontrait pour ce même blog il y a un an. Comment s'est déroulé cette expérience?
Plus incroyable que tout ce que j'avais pu imaginer à propos de l'Academy! On a beau nous dire qu'il s'agit d'une expérience inoubliable et d'une ampleur inimaginable pour un musicien, je crois qu'on ne s'en rend pas bien compte avant de l'avoir vécu. Je suis heureux d'avoir eu cette chance inouïe. Musicalement c'était hyper enrichissant, tant au niveau des connaissances culturelles et historiques, que pour les connaissances techniques japonaises.
Qu'est ce qui a changé musicalement pour toi depuis Tokyo ?
Ma manière de concevoir la musique. Ça m'a clairement ouvert les yeux sur l'étendue des possibilités musicales à explorer. Plus précisément sur les différentes portes qu'ouvrent la puissance du hardware. C'est une grosse partie de la musique électronique, de ses débuts et de son histoire. Je me suis rendu compte de la pertinence que peut amener la collaboration entre machine hardware et musique produite par ordinateur. Et puis ça m'a initié à la richesse de la collaboration. Je commence maintenant à investiguer la mise en commun, le partage et le travail en duo.
Comment définirais-tu tes principales influences musicales ?
J'avoue que j'ai un faible pour les musiques expérimentales qui se font aux Royaume-Unis actuellement. C'est l'expérimentation qui m'inspire, plus que la musique déjà établie, les styles qui tentent de sortir des sentiers battus et pousser les limites actuelles de la musique électronique. Je puise aussi beaucoup mes inspirations dans ce qu'on appelle les found sounds, les sons que tu peux entendre dans la rue, dans différents contextes, et qui sont à la base complètement détachés du contexte musical. Sampler ces sons, les transformer et les intégrer dans la musique est passionnant.
Un artiste peut être pour lequel tu tires ton chapeau et puise ton inspiration ?
Question difficile (sourire)! Je dirais Mumdance, que j'ai eu la chance de rencontrer durant la RBMA. C'était d'ailleurs captivant de parler avec lui et connaître ses opinions sur la musique contemporaine. Je suis impatient de jouer avant lui au festival Electrosanne. Je suis également pas mal d'artistes qui gravitent autour de la scène londonienne. Des formations comme Gang Fatale, Objekt, ou encore Night Slugs font, selon moi, clairement avancer la musique d'aujourd'hui au travers de leurs expérimentations.
Musique et études, que tu finis dans quelques mois, tu as un rythme effréné . Comment perçois-tu l'avenir ?
J'avoue que c'est une question qui me tourmente (rires). C'est toujours la question de savoir si je vais faire honneur à mes études et devenir ingénieur, où tenter de vivre de ma passion, avec toutes les complications que cela pourrait représenter.
Première apparition pour toi au Montreux Jazz ce samedi. Tes impressions, stressé, réjouit?
Oui, stressé (rire). S'agissant du dernier set du festival, j'avoue qu'il y a une certaine pression à ce niveau là, mais je n'ai pas d'appréhension sur ce que je vais jouer, je me suis préparé pour cette soirée. Et je suis bien sûr excité et impatient à l'idée de jouer à Montreux!
Manon Bornand
Red Bull Music Academy